Vu du ciel, le moulin avec ses dépendances (granges, toits à cochons, four et fournil,
écurie…) sont visibles. La rivière, quant à elle, est divisée par la présence d’un îlot.
Un des bras sert d’alimentation au moulin à farine.

Le Moulin Neuf dépendait du Château de la Forêt sur Sèvre jusqu’en 1985. Il a été
constamment  moulin à farine. En 1939 s’arrête la mouture de farine panifiable.
Des céréales secondaires pour l’alimentation animale sont produites jusqu’en 1954-1956.
La famille Berteau a exploité le site dès 1881.

Usage actuel : lieu d’habitation et ouverture occasionnelle à la visite avec mouture de la farine.

Moulin à eau sur la Sèvre Nantaise existant avant la Révolution, répertorié sur la carte de Cassini
(famille d’astronomes et topographes) commencée en 1744 sur ordre de Louis XV
par César-François Cassini (1714-1784). Elle a été continuée par son fils Dominique (1748-1845)
s’occupant de géodésie ou étude de la forme, de la mesure et la dimension de la terre être
terminée sous l’Empire.

On appelle les moulins à eau d’avant le Révolution, des moulins « fondés en titre ». Ce qui veut
dire qu’ils sont pourvus d’un droit d’eau inaliénable. A l’époque ces droits étaient royaux ou seigneuriaux.

On parle aussi de moulins « fondés sur titre ». Ce sont les mêmes moulins mais ou les premiers
droit d’eau d’après Révolution ont été mis en place vers 1850 et attribués à l’usinier (meunier) ou
au propriétaire des murs.

Au Moulin Neuf, le moulin ainsi que la borderie qui était attachée, appartenait au propriétaire du
château de la Forêt sur Sèvre, sauf l’intérieur du moulin, les rouages, le mécanisme, appelé
« les tournants et virants » qui se vendaient au meunier entrant comme un « fond de commerce ».

Le fils ainé de Jean Victor Berteau meunier au moulin de Laidet arrive au Moulin Neuf en 1880.
Il n’y restera que neuf années et sera remplacé par son frère François Alexandre Berteau, grand-père
de Mylène Bodin.

François Alexandre Berteau atteint de paralysie assez jeune, ses fils s’occupent du moulin.

Les deux aînés sont mobilisés à  la  guerre  de  1914/1918  (le  cadet  Joseph  n’en  reviendra  pas).
C’est Henri (père de Mylène) alors âgé de 15 ans en 1914 qui s’occupera du moulin avec sa mère
et ses deux sœurs aînées.

François Alexandre Berteau décède en novembre 1924, son fils Henri prend à son compte la gestion
du moulin le 29 septembre 1926.

 L’activité du moulin

Dans les temps anciens, les habitants de ferme produisaient des céréales pour nourrir
« humains et animaux ».

Donc le meunier allait chercher le blé dans les fermes et l’écrasait (il ne tamisait pas la farine,
chaque ferme possédait une bluterie manuelle et faisait son pain), le retournait à la ferme et
en même temps rapportait les céréales moulues pour les animaux.

Les bluteries arrivent dans les moulins. La farine se tamise alors au moulin et la farine panifiable
est livrée aux boulangers.

L’arrivée des contingents

L’arrêté du 27 juin 1938 en fixe les modalités. Le calcul se fait sur la moyenne de blé écrasé
annuellement entre les années 1927 et 1935 sur un nombre de 300 jours an. La puissance du
moulin est également prise en compte.

Le but des contingents étant de réajuster les moyens de production des farines aux besoins
de la consommation nationale.

Le contingent du Moulin Neuf a dû être vendu en 1954.

Le fonctionnement du moulin

 Une roue à aubes se met à tourner lorsque l’on soulève la vanne retenant l’eau en avant.

Cette roue à aube reliée par son axe central au rouet de fosse relié lui-même au rouet de volée.
Sur ce rouet de volée on branche le pigeon qui est relié à la paire de meule qui se trouve à l’étage.

La meule de dessous que l’on appelle « dormante » ne bouge pas. Celle du dessus appelée

« tournante ou virante » continue à écraser le blé en tournant sur la meule fixe.

Une trémie placée au dessus de la meule reçoit le blé à moudre. Un bouchon placé au fond de cette
trémie actionne la cloche et prévient le meunier d’un réapprovisionnement nécessaire en blé.

Les sacs de blé à moudre sont montés du rez-de-chaussée à l’étage par le treuil fonctionnant avec le moulin.

Les meuniers avaient en principe des sacs imprimés à leur nom et adresse afin de les récupérer chez
les boulangers qui s’approvisionnaient en farine dans des moulins différents.

 

Les meuniers connus ayant été au Moulin Neuf

Le premier meunier connu au Moulin Neuf serait probablement Pierre Robin. Nous n’en avons pas la date exacte.

1739 : Pierre Mandin

1763 : 1er bail consenti à Pierre Jacques Mandin (fils du précédent) 1833 : Louis Gazeau

1844 : Pierre Arnault

? : Pierre Souchet

? : Nicolas Arnault

1880 : Pierre Alexandre Berteau 1889 : François Alexandre Berteau

1926 : Henri Berteau (dernier meunier)

Dossier de presse « Mémoires de la Sèvre Nantaise » : l’Association de la Sèvre Nantaise et ses Affluents a recueilli le témoignage de Mylène et Gustave Bodin au Moulin Neuf. A télécharger ci-dessous :

https://www.sevre-nantaise.com/dossier/sauvegarder-la-memoire-vivante-de-la-sevre-nantaise

Le document est téléchargeable sur l’extranet par les membres et partenaires de l’EPTB. Il est également disponible sous forme de prêt à la bibliothèque de Moncoutant et à l’Office de tourisme du Pays du Bocage Bressuirais.

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