L’église Saint-Jouin de Milly fait partie en 1179 des églises dont le pape
Alexandre III confirme la propriété à l’abbaye Saint-Jouin-de-Marnes.
Jusqu’à la Révolution elle dépendra de cette abbaye, fondée au 5e siècle
par un ermite poitevin, Jouin, à Ension. Par la suite l’abbaye sera transférée
de quelques cen- taines de mètres à son site actuel. Saint-Jouin-de- Milly a
fait partie en 1317 du diocèse de Maillezais. Quatre autres églises du
diocèse de Poitiers ont saint Jouin pour patron.

A la Révolution le curé, Alexis Moulin, émigra en Espagne. A son retour
il trouva une forte présence de la «Petite Eglise», des chrétiens qui refusèrent
le Concordat de 1802.
La paroisse sera érigée en suc- cursale en 1841, mais n’eut de curé qu’en 1844.

Un rapport du 13 juillet 1862 décrit l’église comme « fort ancienne,
faite à plusieurs fois, dont le style marqué est roman. Elle se compose d’une nef
unique de 7 m de largeur sur 11,70 m de longueur, d’un transept de 2,05 m de
largeur et  d’un  sanctuaire de 4,90

Sur la gauche du sanctuaire est la chapelle de Vaudoré. La grande nef est couverte
d’un plafond de volige, le sanctuaire est voûté en moellons.
Le clocher est un simple campanile élevé sur l’entrée principale de l’église.

UNE RECONSTRUCTION TOTALE

L’église menace ruine en 1862. De majorité protestants, le conseil municipal
refuse alors les travaux. De nouveaux projets sont établis par des architectes
de Thouars (1863), Cholet (1867), Parthenay (1870). Grâce au concours
généreux des châtelains de Vau- doré, les Mayaud, le plan de Fromageau,
architecte à Saumur, est adopté par la fabrique (chargée des affaires matérielles
de la paroisse) en 1873.
Finalement ce sera le plan de Deignet, architecte à Angers, qui sera mis en œuvre.
La dépense totale sera de 45 944 francs, dont 24 000 seront payés par la famille
Mayaud, sans compter une partie du prix du terrain qu’elle céda pour
l’agrandissement. La première pierre fut posée le 26 avril 1875.
Pendant les travaux le service religieux se tint dans les dépendances du château
de Vaudoré.
La première messe eut lieu le 30 juillet 1876. Le maître-autel fut consacré le
6 septembre 1876 par Mgr Pie, évêque de Poitiers, assisté de Mgr Grol- leau,
évêque d’Evreux. Les armoiries de Mgr Pie sont à la clé de voûte du chœur.

La nouvelle église a été construite « en style  roman », mais avec des voûtes
gothiques. Elle a la forme d’une croix latine, avec clocher formant entrée à l’ouest,
avant les deux travées de la nef. Le chevet est droit.

 

 

 

 

 

 

 

LES VITRAUX

Les vitraux représentent des saints et des saintes. Les deux fenêtres géminées
de la baie du chevet sont dédiées à gauche à Joseph qui tient un lis
(symbole de pureté) avec dessous une Fuite en Egypte, à droite à la Vierge Marie
tenant l’Enfant dans ses bras, avec en bas une Sainte Famille dans l’atelier
de Joseph.  Le vitrail de gauche est dit « donné  par  Mme  Tochet Louvet  »
et est signé

« Truffier et Martin Angers 1876 ».

En haut des deux baies un ange chante Gloria in excelsis Deo,

« Gloire à Dieu dans les cieux ».

Les deux fenêtres géminées du mur nord du transept sont dédiées à gauche
à Radegonde reine  (elle porte un sceptre et offre une église), à droite à Jouin
abbé (livre et crosse tournée vers l’intérieur si- gnifiant que son autorité ne
s’applique qu’à son monastère). En bas le Christ apparaît à la moniale Radegonde
agenouillée (sceptre et couronne à terre sur un coussin) et l’abbé Jouin au milieu
de ses moines. Tout en haut des deux fenêtres une Apparition du Christ à la
visitandine Marguerite-Marie Alacoque pour promou-voir la dévotion au Sacré-Cœur.
Un blason porte la devise Crescit in augmentum patriae,
« il grandit dans le développement de la patrie ».

Les deux fenêtres géminées du mur sud du tran- sept sont dédiées à gauche à
Charles Borromée, cardinal archevêque de Milan, qui soigna héroïquement
les malades lors de la peste en 1576, à droite au  saint roi Louis avec la couronne
d’épines qu’il avait acquise en Orient, mort en 1270 à Tunis au seuil d’une seconde
croisade.
Tout en haut une Assomp- tion de la Vierge Marie. Ces vitraux ont été donnés par
la famille Mayaud.

Les vitraux de la nef sont des œuvres du 20e siècle aux vives couleurs.

Le vitrail de la rosace ouest représente le martyre de Jean- Charles Cornay au
Tonkin en 1837 (il était parent des Mayaud).

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