C’est en 1861, sur le registre de délibérations du Conseil Municipal, qu’il est fait état pour
la première fois d’une étude du tracé de la voie ferrée qui traversera la commune.
En 1868, les travaux battent leur plein et il est demandé aux entreprises qui les
exécutaient de bien vouloir  remettre en état les chemins endommagés.

Le chemin de fer traverse la commune sur 4720,50 m ! Il nous est difficile d’imaginer ce
que cet immense chantier a pu engendrer comme activité, mais compte tenu des moyens
utilisés, c’est sans doute plusieurs centaines d’ouvriers qui furent mobilisés. Des récits
d’époque dans une commune voisine relatent que ces chantiers mobilisaient toute la main
d’œuvre locale disponible et de nombreux étrangers (en particulier des Italiens).
Tous les bâtiments disponibles pour les héberger, même les plus vétustes étaient réquisitionnés.
Les cafetiers connurent une très forte activité ainsi que tous ceux qui disposaient de moyens
pour assurer le transport de matériaux.

 

 

 

 

 

 

 

La gare de Moncoutant a donc été construite durant ces années, ainsi que d’autres bâtiments
nécessaires au fonctionnement des trains à vapeur. Ce fut le cas par exemple du local construit
à côté du pont enjambant la Sèvre. Il était relié à la rivière par un petit canal. L’eau ainsi collectée
était semble-t-il, remontée par une pompe actionnée par une machine à vapeur, jusqu’à un
château d’eau situé en face de la gare, afin d’alimenter les locomotives.
Ce fut également la construction d’une halle pour le stockage des marchandises. La plupart
de ces bâtiments a aujourd’hui disparu, nous pouvons cependant en apercevoir quelques-uns
sur des cartes postales de cette époque.

 

Le pont de chemin de fer qui enjambe la Sèvre En 1869 c’est l’établissement du premier
télégraphe entre la Mairie et la Gare. En 1877, la commune demande au département
le classement de 2 chemins permettant de relier le bourg à la gare située à 1100m.
Au fil des ans, les constructions le long de cette route feront que le bourg rejoindra la gare.
L’arrivée du chemin de fer à Moncoutant apportera un développement économique
qui bouleversera en quelques années l’aspect du bourg.
C’est entre 1865 et 1880 que furent édifiées les principales constructions de caractère que
nous connaissons encore de nos jours comme par exemple le château Saint Claude en 1868,
le château de Genève en 1877, l’église agrandie et rénovée entre 1865 et 1867 et puis la plupart
des maisons dites ‘’Bourgeoises’’. Le train permettait déjà un aller et retour à la Rochelle dans
la journée ! Un square avait été aménagé où sont aujourd’hui les entrepôts de la Direction
Départementale de l’équipement et de l’agriculture, il permettait aux voyageurs d’attendre
agréablement l’arrivée des trains.
Les foires prirent beaucoup d’importance. Il y avait la foire aux bestiaux place de l’église et
place du 11 Novembre (place Florentin Puichaud à cette époque), les veaux sur la place
Maurice Clisson, les denrées et les volailles sous les halles (en face la mairie), les porcs cours
Clémenceau et enfin les marchands en tous genres dans toutes les rues du bourg.
Le stationnement de toutes les charrettes et engins de transport était interdit dans tout
le bourg afin de laisser la place aux marchands et aux chalands venant des alentours.
La place de l’église avec les barres qui servaient à attacher les animaux les jours de foire.

 

 

 

 

 

 

 

 

Après chaque foire il fallait convoyer les animaux vers la gare afin de rejoindre les abattoirs
des villes. Plusieurs wagons étaient nécessaires.  En 1890 on créa même un second quai.
Certains jours de foire la totalité des animaux ne pouvait pas être embarquée tant ils étaient
nombreux. Ces foires, par l’activité qu’elles amenaient et par l’argent récolté grâce au droit
de plaçage, étaient une source de revenus très importante pour la collectivité.

La gare connaîtra l’apogée de son activité fin du XIXè et début du XXè siècle, la première
guerre mondiale et l’exode rural donneront à notre économie locale un sérieux coup de frein.
La population qui était de 2960 habitants en 1891 tombera à 2810 en 1911 et à 2558 en 1923.
Elle sera au plus bas à 2327 en 1936.

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